Vous êtes ici : Accueil » Artistique » Nadira, designer et conceptrice d’Udruzene

Nadira, designer et conceptrice d’Udruzene

Faire du tricot un outil pour soutenir les femmes Bosniaques ayant connu des traumatismes ? C’est le défi que s’est donné Nadira à Sarajevo en créant son association Udruzene qui signifie “femmes unies” en bosnien. Découvrez son parcours.

Relier Paris à Sarajevo de manière éthique et professionnelle

En 1992, à l’âge de 22 ans, Nadira est forcée de quitter la Bosnie, ce pays qu’elle adore mais qui connaît une terrible guerre. Elle rejoint alors Paris, où elle apprend le français et termine ses études de littérature. Intéressée par la mode, elle suit également des cours dans une école de design.  

Malgré les kilomètres et les années qui passent, l’attachement qu’elle a pour son pays ne s’estompe pas. Au contraire, elle mûrit l’idée d’y concevoir un projet recouvrant deux de ses centres d’intérêt : la mode et le social. Elle commence par aider une association de tricoteuses bosniaques en proposant certains de leurs produits à des boutiques parisiennes. “J’étais le lien entre ces femmes, et les vendeurs et designers”, explique-t-elle.

À partir de cette expérience, elle décide en 2011 de rentrer à Sarajevo pour développer son propre projet. Ainsi naît l’association Udruzene qui accompagne des tricoteuses bosniaques ayant été victimes de la guerre et de persécutions.

Des effets bénéfiques dans différentes sphères

Nadira souhaite amener un “changement pour les femmes Bosniaques” qui ont pour la plupart subi des traumatismes psychiques et physiques lors des conflits ayant touché le pays de 1992 à 1995. “Je voyais en elles l’envie et le besoin de s’en sortir” poursuit-elle. Le tricot, un savoir-faire ancestral très répandu dans les campagnes, leur permet de retrouver confiance en elles et en leurs capacités, et à devenir autonomes financièrement.

Mais pas seulement, le tricot présente aussi des effets thérapeutiques. C’est scientifiquement prouvé : “le mouvement rythmique des aiguilles libère l’hormone du bonheur la sérotonine” explique Nadira en souriant.

Udruzene permet également, à son niveau, de guérir les tensions entre les différentes ethnies – Bosniaques, Serbes, Croates – qui ont été à l’origine des conflits. Autour de leurs pelotes et ouvrages, les tricoteuses se mélangent, s’unissent et s’entraident peu importe leur ethnie.

Udruzene_tricot

La promotion d’un savoir-faire de qualité en Bosnie et à l’étranger

Laine, alpaga, lama, cachemire, soie, coton, les matières naturelles et biologiques sont choisies avec grand soin. Façonnées sur les aiguilles des tricoteuses talentueuses, elles permettent de créer des produits de qualité.

Pour apprendre les techniques professionnelles, les femmes sont formées par l’association. Elles peuvent ensuite intégrer l’équipe de production qui conçoit les articles commandés par les clients majoritairement Allemands, Français ou Autrichiens. Un suivi hebdomadaire est effectué pour satisfaire les exigences requises.

Au-delà de la production, les femmes qui le souhaitent sont invitées à transmettre leur savoir en dispensant des cours de tricot en tant que loisirs ; une autre belle manière de les valoriser !

Retrouvez Udruzene sur Facebook ici.

2019-05-02T09:56:39+00:00 2 mai 2019|Artistique, Bosnie-Herzégovine, Social|