Depuis plus de 2 ans, dans le nord-ouest de la Grèce, Mimi coordonne le projet Habibi.Works, un lieu d’émancipation pour réfugiés et locaux démunis. Son objectif ? Leur redonner confiance et dignité. Une rencontre passionnée et passionnante.
Un projet porté par des valeurs de respect, de solidarité et d’égalité
Fin 2015, un groupe de volontaires dont fait partie Mimi vient en aide aux réfugiés en leur apportant nourriture et vêtements. Elle réalise que “cette action, bien qu’utile, impacte très peu sur le long terme”. Face à ce constat, cette même équipe décide d’aller trois mois plus tard à Katsikas – où vivent depuis peu 1200 réfugiés dans des conditions déplorables – et d’y monter une cuisine communautaire. Rapidement fermée par les militaires en charge du camp, la cuisine démontre à ces volontaires qu’ils ont besoin d’être “émancipateurs et porteurs d’actions durables, mais aussi d’être indépendants”.
Après trois mois de levée de fonds, ils créent l’ONG Soup&Socks en 2016 et lancent le projet Habibi.Works. Bien plus qu’une cuisine communautaire, cet espace de 700 m² comporte aujourd’hui 11 ateliers – bois, métallurgie, couture ou encore espace numérique. Une librairie est également installée à l’extérieur du bâtiment où des cours d’anglais sont proposés en partenariat avec l’ONG Second Tree.


Chaque jour, entre 50 et 150 personnes y sont accueillies. Grâce à des ateliers guidés et au libre accès à ces lieux et équipements, chacun peut subvenir à ses besoins en fabriquant et réparant tables, vélos ou tout autre objet ou vêtement. C’est un lieu de rencontre où le partage est essentiel : des compétences y sont à la fois transmises et acquises. En favorisant leur émancipation, l’action d’Habibi.Works a alors, comme le précise Mimi, “un impact sur leur situation, leur motivation mais aussi sur leur bien-être physique et mental”.
Le bénévolat : “gratifiant et enrichissant”, mais peu durable
Le fonctionnement de l’association repose uniquement sur le bénévolat et les donations, la rendant certes indépendante mais aussi instable. Depuis septembre 2018, seuls 3 des 12 à 14 membres de l’équipe peuvent se retirer un petit salaire. La recherche d’un modèle durable est donc au coeur des réflexions afin de pérenniser le projet et de valoriser l’investissement des volontaires.

De l’émancipation à l’intégration
“Aussi incroyable que cela puisse paraître, aucun programme n’est mis en place pour permettre la rencontre entre le marché du travail grec et européen, et ceux cherchant à y accéder”, déplore Mimi. L’association a donc lancé depuis peu le projet Net.Works pour promouvoir leur intégration.
Grâce à des appels à propositions, Habibi.Works recevra chaque mois jusqu’en septembre 2019 des équipes d’experts grecs et internationaux. Suivant les intérêts et besoins de la communauté, ils proposeront divers ateliers spécialisés, aussi bien en web design, en informatique qu’en stylisme. L’idée est de créer un réseau, une relation de soutien et de confiance entre ces acteurs.
Pour aller plus loin
Retrouvez Mimi et toute l’équipe d’Habibi.Works sur leur site et leur Facebook.